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i p a g i n a t i o n 13

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i p a g i n a t i o n  13
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3 octobre 2008

L'arbre.

Dans l’arbre, un oiseau chante. Je ne vois pas l’oiseau, je ne vois que cet arbre. J’entends l’invisible. Je vois le silence. Quel duo !

L’arbre est immobile, muet, puissant, majestueux, surprenant. L’oiseau est imperceptible. Seul son chant, volumineux, harmonieux, enchanteur, atteste de sa présence. Est-il plus grand que l’arbre, plus beau, plus haut. Pourtant, l’arbre veut être généreux, accueillant. Il permet à l’invisible de se faire entendre. Tolérant, sa grandeur s’efface devant la petitesse. Mais cet arbre, ce roi, ne cherche-t-il pas à me tromper ? Ne veut-il pas me faire croire que le chant est son œuvre, qu’il possède l’arpège ? A bien réfléchir, cet arbre est logique. Un geste, un mouvement et l’oiseau se tait, pire il s’envole et notre géant reste seul dans sa suffisance. Si de ses entrailles une musique vient charmer mes oreilles, cette musique lui appartient, il l’a contrôle, il l’accepte, il l’aime. C’est sa musique, sa chose, sa vitrine, sa partie intime. Le roi de la forêt n’en est que plus grand. Géant, par sa taille, géant par sa générosité, géant par ses vibrations… Il accueille une autre forme de vie. Il cache des amours. Il favorise des naissances.

Cet arbre est une nouvelle arche de Noé. Mieux, un nouveau paradis solidement ancré en terre, d’où il reçoit les ondes telluriques de Mère Nature pour lui rappeler qu’il appartient à la glaise, celle-là même qui permit au créateur de donner du relief à son image : l’Homme. Cette glaise, cette argile, cette terre, véritable manne inépuisable, lui permet de se dresser droit vers le ciel, passant de l’horizontalité du sol à sa propre verticalité. L'arbre et l'homme : même combat ! A ses racines invisibles ; mais solidement amarrées dans l’humus, s’opposent ses branches noueuses, solides, dansant subtilement dans les vents tournant du Nord au Sud. L’air joue avec ses feuilles, filtres d’amour bruissant l’été, pour masquer les cris des passions naissantes. Le vent libre emporte, là ou ailleurs, les mille parfums : Son écorce, rude et acre. Ses feuilles, acides et mentholées. Ses bourgeons caramélisés et sucrés.

L’oiseau chante toujours sans se préoccuper des cent facettes de son illustre perchoir. Rien ne le trouble, sinon, parfois, une goutte d’eau. Cette eau céleste vient purifier le géant. Quelques grains de poussières cherchaient à le prendre comme piédestal désirant ainsi être reconnus comme poussières gigantesques… Mais que vaut une poussière devant une goutte d’eau ? Tout au plus une virgule boueuse sans avenir. Quoique !

Terre, Air, Eau, notre arbre conjugue les éléments. Et le feu me direz-vous ? Oui, le feu. Ne pensons pas à ce "feu-flamme" destructeur, pyromane, capable de brûler notre roi, de griller l'oiseau, d'incendier nos rêves… Pensons plutôt au feu invisible, celui de notre cœur, celui qui éclaire mon imagination.

"Au pied de mon arbre, je vivais heureux…"

JB

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3 octobre 2008

Fragile,

C’était hier, dans la folie de ma jeunesse, 

Je n’avais vu que tes charmes d’adolescente.

L’innocence de nos âges si frêles

Nous cachait la cruauté de la vie.

Poupée de porcelaine, je te courtisais,

A l’ancienne, avec mes seuls baisers brûlants.

Te souviens-tu de nos regards qui enflammaient

Notre imagination, faisant fi de toutes les déraisons ?

Puis, petit à petit, le poids de la vie,

Réveilla tes contrastes sombres et inventés.

A chaque pas, vers tes désespoirs incompris,

Le temps fragilisait ton âme et ton esprit.

Les drames se jouaient sur toutes les secondes.

Je craignais à chaque instant de te perdre.

La vie mettait en déroute la force de nos seize ans.

J’aurais aimé te transfuser de cœur à cœur,

Ma joie de vivre, mes certitudes  et tout mon allant.

Je souffrais en silence, devant ta transparence

Aux regards de tes démons juges et bourreaux.

Pourtant, il m’était impossible de t’offrir

Le seul fil d’espérance, à toi la couturière du néant.

De cassures et brisures, ton corps et ton esprit

Se morcelaient, invariablement, en fine poussière.

Puis, un souffle léger t’emporta trop tôt,

Vers la grande Lumière que tu craignais tant.

Depuis nos amours illuminent ma mémoire,

Tu es si forte dans mon ciel étoilé,

De notre nuit éternelle et secrète.

JB

3 octobre 2008

Elle…

Elle avait…

Elle avait du goût…

Elle avait des bijoux…

Elle avait des yeux voyous…

Elle avait un parfum si doux…

Elle avait de jolis froufrous…

Elle avait un charme fou…

Elle avait de gros sous…

Elle avait tout et tout…

Mais, elle avait gardé sa robe !

Et zut !

JB

3 octobre 2008

Si tu viens dans le Nord…

Si tu viens dans le Nord, là-haut, tout là-haut, là où nos voisins amis sont Belges et Anglais, tu seras surpris. Ici, tout est en géométrie plane. La Terre est plate. Les routes sont droites et les maisons bien alignées.

Si tu viens dans le Nord, là-haut, tout là-haut, là où le réchauffement climatique nous inquiète aussi, tu seras surpris. Ici, on parle aussi le français, certes avec un accent particulier : mais audible, car nous avons accueilli tant de nationalités que notre hospitalité passe toujours par la compréhension de l’autre…

Si tu passes par chez nous, tu découvriras l’immensité du ciel, un ciel tout rond, certes parfois gris ; mais plus souvent que tu ne penses avec des couleurs lumineuses qu’avaient bien repérées les peintres flamands.

On dit que le climat est rude. C’est une légende, il est tout au plus, lui, « en relief » ! La preuve : Nos oisillons naissent l’été  tout nus... Ils ne connaissent pas le thermolactyl ! Sur nos immenses plages, on se baigne sans retenue et si le vent ce jour là empêche la sortie de nos montgolfières, il permettra aux enfants de jouer aux cerfs-volants et aux plus grands de faire du char à voile… 

Si tu passes par chez nous, tu connaîtras la diversité d’une région allant de la petite Suisse  du Nord (c’est tout dire), à nos « montagnes », nos monts « culminent » à plus de 150 mètres… Emu, tu y découvriras les traces de la main des Gueules Noires, qui,  il y a encore peu de temps, dans la sueur et le sang donnaient l’énergie de ton pays.  La gaillette est le symbole de l’intégration par le travail. Parce que nous connaissons notre petitesse devant la nature, nous avons fabriqué des géants à l’image de notre histoire. Ils t’inviteront à boire, avec modération toujours, une bonne bière, à la mousse légère, aux bulles fines. Le houblon est notre vigne. Et si tu veux te recueillir en marchant, sans peine, sur notre plat pays, tu découvriras ces petits chemins qui te mènent vers un horizon lointain, avec ici et là des petites chapelles bien entretenues.  Un agriculteur te fera signe de la main. Rends lui le geste de fraternité… lui sait que la glaise est lourde à travailler…

Si tu passes par chez nous, dans nos estaminets, sur nos marchés,  tu entendras des noms, des prénoms étranges à ton oreille. Nous les Ch’Ti nous vivons déjà la mondialisation. Pas l’angoissante, non, celle qui rassemble les êtres de toutes les races, de toutes les nationalités, de toutes les confessions… Sais-tu que mes deux meilleurs potes, l’un est du Viêt-nam… Nord et l’autre de l’Afrique du… Nord !  « Touche pas à mes biloutes ! » Le Ch’Ti est sans frontière par nature !

Si tu passes par chez nous, tu pourras effectivement prendre des frites sur la place du village, à l’ombre d’un beffroi. Ce sont les meilleures, et la demoiselle, aux yeux bleus, sera généreuse sur la quantité.  Mais sache, que le Ch’Ti ne mange pas que de ce féculent ! Il aime aussi la bonne cuisine, comme son ami Belge, car la frontière chez nous n’existe que sur le papier, jamais dans nos coeurs. Il y a bien longtemps que nous savons allier le salé et le sucré avec plus de délicatesse qu’on te le dit. C’est vrai, nous aimons, aussi, le café, car le café donne du nerf pour… travailler !

Si tu passes par chez nous, tu ne seras pas prisonnier de la nature, elle te laissera filer rapidement  par route, par rail et même par canaux vers toute l’Europe. Parce que nous sommes des gens de communication, nous avons construit des routes bien droites. N’aies pas peur nos pavés sont réservés à ces chemins protégés notamment pour notre fameux Paris-Roubaix. 

Si tu passes par chez nous, tu pourras, si tu veux, poser tes valises et devenir un pur Ch’Ti, car je te dis un secret : on ne naît pas Ch’Ti, on le devient. 

JB

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